mercredi 11 juillet 2012

☼Thybalt☼



Chanty terminait ses vacances seule. Elle avait passé du bon temps avec ses parents et, comme prévu, sa mère lui avait refait une garde robe complète. Il fallait dire qu'elle avait perdu un peu de poids et sa taille s'était affinée. C'est avec entrain et bonne humeur qu'elle reprit la direction de Poudlard en train. Avec un bon livre sur la métamorphose, elle ne vit pas le temps passer et la première chose dont elle se rendit compte, c'est qu'elle venait d'arriver à la gare de Préaulard.
Rangeant son livre et prenant son sac à dos de cuir, elle descendit du train et huma l'air ambiant. Hum! L'air était beaucoup plus pur et sain qu'à New-York et la rouquine demeura quelques minutes à prendre l'air comme ça, juste pour le plaisir de retrouver son monde. Après quelques instants passés à ne rien faire d'autre que de humer l'air du jour, elle prit le chemin qui menait à Poudlard. Elle savait bien qu'elle y retrouverait Tari et Kritos qui, eux aussi, étaient revenus à l'école. Leur deuxième année allait commencer dans une semaine et la jeune femme avait maintenant presque 17 ans.

Elle avait communiqué avec ses amis tout l'été. Le jeune couple avait passé l'été ensemble et quelques mots écrits dans les lettres de Tari lui laissait à penser que tout n'allait pas bien entre eux…du moins, de son côté à elle. Elle avait écrit quelques fois à Leroy également et Déforaugue, bien sûr. Les deux jeunes hommes se portaient bien et la rouquine avait très hâte de les retrouver, ils lui avaient manqué.
Leroy était chez lui alors qu'elle avait appris que Défo ne reprenait pas l'école. Il s'était fait engager par le Ministère de la magie, plus précisément à l'Hôpital Ste-mangouste.  Il ne ferait pas sa 7ième année, ce qui l'avait rendue triste. Elle avait pleuré longuement sachant qu'elle ne le reverrait plus autant qu'avant, mais bon, il fallait bien qu'elle s'y fasse. De toute façon, il était toujours avec Miadalla,  alors elle avait fermé son cœur à double tour pour ne pas souffrir inutilement. Elle avait espéré, bien à tort, que ce sentiment se serait dissipé durant l'été et l'éloignement, mais il n'en était rien.

Elle marchait tranquillement sur la route quand elle sentit quelque chose dans son cou la chatouiller. Avec un petit rire doux, elle dit à son petit perroquet:

«Inis!!! Arrête!! Tu as mangé voilà quelques heures seulement, ne me dis pas que tu as déjà faim?»

Elle passa sa main sur son épaule et le petit volatile se percha aussitôt sur ses doigts. La rouquine fouilla dans sa poche pour y ressortir quelques graines et décida de s'asseoir un peu par terre afin de parfaire un peu l'éducation de son animal messager. Une  fois bien installée contre le mur de pierre menant à Poudlard, elle caressa longuement son volatile et lui fit miroiter des friandises, ce qui lui assuraient normalement l'obéissance de son animal. Elle avait appris à Inis deux choses des plus importantes. Le courrier normal et le courrier urgent. Elle y avait passé tout l'été, mais cela avait porté  fruits. Son oiseau était très intelligent. Elle lui avait appris,  grâce à deux petites musiques chanter, l'une d'elle signifiant le courrier normal et l'autre, le courrier urgent.

Elle le fit s'envoler, siffla la musique du courrier normal et le volatile s'approcha tranquillement et vint se poser sur la main de Chanty, attendant la missive.

«C'est très bien Inis, bon travail.» Elle lui donna une friandise pour le récompenser de son boulot et le fit s'envoler une nouvelle fois.
Elle siffla, cette fois, la musique du courrier urgent. Aussitôt, le volatile arriva à toute allure et se posa sur son épaule en trépignant de ses petites pattes, prêt à s'envoler une fois la missive donnée. La rouquine le félicita et tendit la main pour qu'il puisse venir sur ses doigts.



«Excellent Inis», dit-elle en le caressant et en lui donnant sa friandise. Elle remit son perroquet miniature sur son épaule et il alla de suite se nicher dans son cou avec, comme couverture, les cheveux de Chanty.
Lorsque Thybalt, le Serpentard qu'elle n'appréciait pas vraiment, arriva avec son harfang, elle n'en fit pas grand cas, le saluant seulement de la tête. Le harfang de Thybalt, qui voletait au dessus de son maître l'air de rien, changea en une fraction de seconde son attitude. Il fila en piqué vers Chanty et, avant que quiconque ne comprenne son intention, il avait déjà refermé ses serres sur le cou de sa victime, le perroquet de la jeune rousse, griffant, au passage, la joue de cette dernière. Tout à coup, elle entendit un cri…

«….NON!!!!!!»

Le cri perçant du rapace de Thybalt fondant sur Chanty sortit le jeune Serpentard de sa rêverie. Mais à peine avait-il entrouvert la bouche, avant même que le moindre son ne puisse en sortir, son Harfang s'éloignait déjà dans les airs avec le perroquet coloré entre les serres, allant se poser sur un des murets de pierre du chemin. La Gryffondor s'écria, paniqué.

«Inis, ho! Non!...Thybalt!... Ton hibou!!!!»

Il ne dut pas comprendre ce qu'avait fait son volatile, car le vert et argent se rua sur la rouquine, pensant peut-être que son animal lui avait volé un bijou ou quoi que ce soit d'autre. Il ne se doutait pas qu'il s'agissait en réalité du perroquet de la jeune femme et qu'il servait de petit déjeuner à son rapace.

«Est-ce que ça va ?», lança-t-il d'une voix un peu blême, s'inquiétant de savoir si l'oiseau n'avait pas blessé la jeune rousse.

Eh bien, oui, il l'avait blessé au visage ce maudit rapace, mais lorsque Chanty reprit ses esprits, après la stupeur d'avoir vu Inis être proie du harfang, elle repoussa Thybalt furieusement et se releva tout en prenant sa baguette. Elle pointa rapidement l'oiseau agresseur et lança un Vera Verto sur lui afin de le transformer en verre à pied et qu'il lâche son petit perroquet innocent. En aucun cas elle ne voulait faire de mal au harfang. Après tout, il ne faisait que ce qu'il avait à faire et il était clair que le jeune homme l'avait très mal éduqué. Mais elle voulait seulement lui faire lâcher prise.

Mais c'était sans compter sur la réaction du stupide Serpentard qui croyait que la jeune femme s'en prenait à son oiseau sans raisons apparentes. Il lui donna une poussée et le sort fut dévié de son objectif premier.
À ce moment, un jeune homme arriva comme la rouquine lançait le sort tout en se faisant pousser par Thybalt.

« Mais qu’est-ce qu’il se passe ! », maugréa-t-il.

Non seulement le sort bifurqua du harfang, mais il atterrit sur… sur….oh non! Oh! Non! Tabris! Merde! Il ne manquait plus que ça! L'autre Serpentard, qui n'était jamais bien loin de Thybalt, reçut le sort…enfin la moitié du sort, et ses jambes et ses hanches furent transformées en demi-verre à pied. Quel bordel!

Elle se passa la main dans les cheveux et le cou, et en ressortit tachée de sang. Trop choquée, elle regardait sa main avec un air ahuri et regardait le hibou du vert et argent grignoter son perroquet. Les larmes aux yeux, impuissante, elle ne pensa même pas à aller vers Tabris pour voir si ça allait.

Thybalt regardait d'un air affolé vers sa chouette et, lorsqu'il vit que son harfang n'avait rien, soupira de soulagement sans aucune pitié pour Inis qui criait de douleur sous les coups de bec du rapace. Et soudainement, comme si  Chanty venait de faire le pire des affronts à son volatile, le visage de Thybalt vira au rouge et il se mit à hurler contre la jeune fille dans sa langue natale, le polonais, probablement des insultes qu'elle ne comprit pas sur le coup, mais sa tirade se termina en Français et, cela, elle l'enregistra très bien.

 «Espèce de grande conne de moldue à moitié infirme!»

Et ce ne fut pas tout, Chanty le vit sortir un couteau suisse magique de sa poche et se ruer vers elle.

Tellement saisie par l'injustice des évènements, où il semblait l'accuser de tous les maux alors que c'était sa saleté de rapace qui s'en était prise à son perroquet et qui l'avait blessé par la même occasion, elle n'eut aucune réaction, si ce n'était de Tabris qui, heureusement, avait retrouvé sa forme normale en se lançant le contre-sort. Il fut debout en un instant et empoigna le Serpentard qui avait complètement perdu l'esprit, il l'aurait poignardé tout bonnement.


Thybalt stoppa net sous l'emprise du grand Serpentard et tout à coup offrit ses excuses….au jeune homme.

«Je suis désolé Tabris... Je... Elle allait tuer Łączącej cette... folle ! Je m'excuse que tu te sois pris un...dommage collatéral.», articula-t-il. Et elle, là-dedans? Rien, pas une once de remords devant ce qu'il avait failli lui faire, aucune excuse pour son oiseau qui criait toujours et Chanty, en larmes, spectatrice de ce carnage gratuit, ne pouvait rien pour lui.
Le grand aux cheveux mauves se détourna de son copain de maison et courut vers le rapace qui s'était posé sur le muret et lui arracha le petit perroquet, qui avait cessé de crier. Le prenant doucement dans ses mains, il revint vers la rouquine et lui remit un Inis flasque et ensanglanté.

« Désolé… je crois qu’il a été un peu grignoté sur les bords ! C’est triste ! », s'exclama-t-il. « Mais peut-être que tu arriveras à le sauver si tu l’emmènes à Hagrid, qui sait ! » Chanty ne pouvait articuler aucune parole ni aucun son. Tout ce qui repassait dans sa tête, c'était le *un peu grignoté* prononcé par le garçon. Les Serpentard n'avaient donc aucun cœur?


Elle revint à elle et, sans plus se préoccuper des deux garçons, elle se mit à courir vers la cabane d'Hagrid…